… une absence en quelque sorte
J.M.G. Le CLÉZIO. Sur l’île de Raga (Océanie) :
« Je marche dans la montagne avec Charlotte. La route est une ancienne piste qui part de Melsissi et escalade la falaise presque en ligne droite, avec des pentes de quarante à cinquante pour cent. C’était autrefois la seule route carrossable qui traversait l’île d’ouest en est. Aujourd’hui on a du mal à imaginer un véhicule franchissant cet éboulis… »
[SUITE AU-DESSOUS]
Il pensait à son père enfant
Pour grimper jusqu’au pied du piton rocheux et ne pas glisser sur l’e raidillon qu’il avait choisi d’emprunter, il devait s’agripper aux branches des arbustes.
[SUITE DU TEXTE DE J.M.G. LE CLÉZIO. « … À droite je vois le grand ravin où coule la rivière Medsissi. Au-dessus de nous, le sommet de l’île se perd dans les nuages. Charlotte me raconte qu’elle en a fait l’ascension quand elle était enfant. La ressemblance avec la dent noire du Pieter-Both à Maurice est frappante. Je pense à l’escalade que mon père en a faite quand il avait le même âge. »
[SUITE AU-DESSOUS]
« Ce sont ces souvenirs qui font qu’on appartient à… »
J.M.G. LE CLÉZIO, texte cité.
SUITE DU TEXTE DE J.M.G. LE CLÉZIO. « La différence entre Raga et Maurice, c’est qu’ici le temps semble s’être arrêté au premier chapitre de l’occupation humaine. Il n’y a pas de grandes cultures comme à Maurice, champs de canne, de thé, de gingembre. Il n’y a pas non plus ces gros villages dans les vallées, et pratiquement aucune trace du monde moderne… »
[SUITE AU-DESSOUS]
À mesure qu’il s’élevait, il voyait les choses différemment
« À mesure que je gravis la pente et que se développe le corps allongé de l’île,.. Par endroits, il faut escalader en se servant de ses mains. »
J.M.G. LE CLÉZIO, texte cité.
SUITE DU TEXTE DE J.M.G. LE CLÉZIO. « Les habitants de ces lieux se sont détournés du progrès et de la vie moderne, sont retournés vers ce qui les avait toujours soutenus :
la connaissance des plantes
la tradition
les contes
les rêves
L’imaginaire
S’il en était autrement pourquoi ces gens-là habiteraient-ils si loin de la côte, ces nids d’aigle à des heures de marche les uns des autres, comme au temps de leur première arrivée sur l’île ?
J.M.G. LE CLÉZIO, Raga (édité au Seuil en 2006)
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